Basket compost

Figure 1 Manioc sur basket compost dans la Commune de Belobaka


1 Description sommaire

Le basket compost est une technique pour la production de tubercules (manioc et plus récemment et dans une moindre mesure pour l’igname ou la patate douce). La productivité du manioc avec cette technique augmente d’au moins 3 fois de celle obtenue avec les autres techniques de manioc. En deuxième ou troisième année on peut y planter des arbres fruitiers ou des cultures de rente.

La technique consiste à faire du compost dans des trous de 60 x 60 cm et de 40 cm de profondeur. Il s’agit d’alterner des couches de biomasse (matière verte et de matière sèche avec addition éventuelle de plantes répulsives/biocides) avec des couches de fumier ou de terreau et de laisser la biomasse se décomposer (pendant au moins 40 jours) avant la plantation.

2 Où appliquer cette mesure ?

Sur tanety, à proximité des villages. Sur les sols en pente, les trous doivent être disposés en courbes de niveau, et en quinconce d’une ligne à l’autre.
Cette technique est particulièrement adaptée aux exploitations qui disposent de peu de surface et qui ont de la main d’œuvre disponible.

3 Mise en place et entretien.

Les trous, d’une dimension de 60 * 60 cm et 40 cm de profondeur doivent être réalisés au moins deux mois avant la plantation. L’écartement entre trous varie de 1 m à 1,5 m.

Dans des sols tendres, les trous peuvent être faits en juillet août, lorsqu’il y a beaucoup de main d’œuvre disponible. Dans les sols plus durs, ils peuvent être creusés à la fin de la saison des pluies, lorsque les sols sont encore humides. Le bon sol est conservé à proximité du trou.
Le remplissage des trous se fait par une succession de couches de matière sèche, de fumier et de matière verte, jusqu’à remplir le trou. Pour conserver l’humidité, la dernière couche sera composée de fumier ou poudrette de parc

Utiliser des tiges saines pas trop jeunes ni trop âgées pour préparer les boutures. Chaque bouture devra avoir 4 à 5 nœuds et d’une longueur d’environ 25 cm. Utiliser un couteau bien tranchant pour couper les boutures : coupe en biseau sur la partie supérieure et coupe simple pour la partie inférieure des boutures.

On ajoutera sur le trou une fois bouché le bon sol qui avait été mis de côté lors du creusement, jusqu’à obtenir une butte de 10 cm de hauteur.

Il faut laisser le compost se décomposer e compost doit être laissé se décomposer pendant au minimum 45 jours avant la plantation. Le manioc (ou une autre espèce) peut alors être bouturé, à raison d’une bouture par trou.

En deuxième année, la plantation du manioc ou d’une autre plante annuelle peut être reconduite, soit avec apport ou renforcement des engrais organiques dans les précédents trous soit avec aménagement de nouveaux trous entre ces derniers.

4 Avantages et bénéfices

Le premier avantage est une très forte augmentation de la production de tubercule (jusqu’à 5 fois pour le manioc sur sol pauvre).

D’autre part, cette technique contribue à une bien meilleure utilisation de la main d’œuvre, le creusement des trous et la mise en place du compost pouvant être réalisés pendant la période où beaucoup de main d’œuvre est disponible ; et on n’a plus besoin de sarclage pendant la saison de pluies, au moment de pointe d’utilisation de la main d’œuvre.

Suite à la réduction voire la suppression du sarclage pendant la saison de pluies, il n’y a plus que très peu d’érosion et de perte de sol utile sur la parcelle. Pour réduire encore cette érosion, il est conseillé de planter une plante de couverture entre les trous, qui va à la fois empêcher la perte de sol, faciliter l’infiltration, et servir ensuite pour la fabrication du compost.

Cette technique développe également la porosité du sol, et favorise la vie biologique.

Enfin la production d’une quantité de manioc importante sur une petite surface permet aux petites exploitations d’obtenir à proximité de l’habitation une production supplémentaire ; cette possibilité contribue à la résilience de ces petites exploitations au changement climatique, car dans le cas de mauvaise production de la culture principale, il reste la production de manioc.

5 Rapport Coût-Bénéfice :

A la récolte, le prix de vente d’un sac de manioc frais de 100 kg au marché est de l’ordre de 20.000 à 30.000 Ar. Pour une production de 15 T/ha (référence Sud-Est), le produit brut est de l’ordre de 3 à 4,5 M Ar/ha.
Souvent le manioc est mis à sécher, et se vend sec (100 kg de manioc frais donne 30 kg de manioc sec écorcé). Le daba de manioc sec est vendu à 10.000 Ar.
Les coûts de production se réduisent la plupart du temps à l’utilisation de la main d’œuvre familiale.

6 Effet de la mesure sur le sol

Matière organique et organismes vivants Eau Air Matières minérales

- Augmente le stock de matière organique du sol
- Favorise la vie des organismes du sol

- Rend efficace l’utilisation de l’eau du sol

- Améliore l’aération du sol

- Rend le sol plus perméable
- Augmente la fertilité du sol

7 Points de blocage possible (raison de non-adoption)

Pour les exploitations qui ont peu de main d’œuvre disponible pour le travail de trouaison, ou qui ne disposent pas de suffisamment de poudrette de parc ou de fumier.

8 Evaluation et points de débats entre paysans

Les paysans ont détaillé leur mode de composition du compost au cours des ateliers d’évaluation des techniques. Un paysan a proposé de creuser les trous en fin de saison de pluies, lorsque la terre est encore humide et plus tendre. Une paysanne a remplacé les trous par un tranchée, dans laquelle elle plante son manioc en ligne, avec une bouture tous les mètre, mais cette proposition n’a pas été retenue car elle nécessite une trop grande quantité de compost.

9 Références

Il existe un poster de présentation destiné aux animations avec les paysans pour la technique du basket compost.